TOFDRU est illustrateur, il a beaucoup collaboré pour la presse et il est à parier que vous avez déjà croisé ses créations dans les pages des magazines ou… sur nos sacs ! On aime beaucoup son travail ici chez Red et avons beaucoup de projets avec lui. En attendant de vous les révéler, nous l’avons interviewé à l’occasion de l’ouverture de La Mine, une école de dessin d’un nouveau genre pour les 6-12 ans.
Tof, quel est ton parcours ?
Formation Arts Plastiques, puis Arts Appliqués.
Directeur artistique dans la pub au début, puis illustrateur et graphiste pour :
– la presse (Libé, Télérama, Inrocks, SoFoot, Doolittle, Vanity Fair, Usbek & Rica…)
– la pub (Nike, Pepsi, Sfr, Beaubourg, L’Huma, Ray-ban, Fnac…)
– la musique (Andy Partridge, Lily Alen, Carlos Gardel, Weepers Circus…)
– l’édition (Flammarion, Robert Laffond)
Que fais tu aujourd’hui ?
Je continue mon parcours 😉 sauf que je suis désormais tous les mercredis à LA MINE. Enfin !
Comment définis tu ton style ?
Je dirais « Collage & Zigouigoui ».
Coloré, pétillant, gai et parfois brutal, mais jamais cru ni glauque.
Quelles sont tes inspirations ?
Les collages de Max Ernst, Raoul Hausmann, Hannah Hôch, John Heartfield, Erro.
Le graphisme de Paul Rand, Saul Bass, Herb Lubalin, Max Hubert.
Les peintures de Dubuffet, Chaissac, Basquiat, Vuillard.
L’univers de Tomi Ungerer, Tod Schorr, Jim Flora, Miroslav Sasek
Les dessins de Siné, Sempé, Abner Graboff, Saul Steinberg.
Les affiches de Savignac, d’Hervé Morvan, Donald Brun
Bref, que des contemporains quoi !
Pourquoi ouvrir un lieu pour les enfants ?
J’en suis encore un ! Mais dans un corps d’adulte !
J’ai envie de partager mon amour du dessin, de l’art, de la typo, de l’affiche avec eux. J’ai longtemps travaillé avec des enfants en tant qu’animateur et directeur de colos, et quand j’ai arrêté, ça m’a beaucoup manqué. Accompagner les sorties scolaires de mes filles, organiser les fêtes de l’école ne me suffit plus. Et j’ai eu la chance de trouver cet endroit qui, avec l’appui de mes proches (amis et famille) est devenu LA MINE !
Que vas tu leur proposer ?
Un lieu unique et ludique où les enfants pourront développer leur pratique créative librement, tout en apprenant les techniques des arts plastiques pour les mettre en forme. Connaître les outils fondamentaux et découvrir (maîtriser selon l’âge) ceux d’aujourd’hui.
Faire un dessin au fusain c’est bien. Le scanner pour en faire une affiche à l’aide de Photoshop en y ajoutant de la typo, en intervenant sur les couleurs et la composition, c’est autre chose.
Faire vivre une création en l’animant image par image pour raconter une histoire et aborder des notions de mise en scène et de cadrages, c’est du jamais vu !
Alors si en plus, on se marre en le faisant, et qu’on apprend que le surréalisme est né à Paris avec André Breton et ses copains; si on peint de la main gauche les yeux fermés comme Dubuffet pour se libérer de toutes les contraintes intellectuelles et académiques, ça devient un exutoire formateur !
Par curiosité comment t’y prends tu pour créer une affiche ? Tu coupes ou tu n’es que sur ordi.. ?
D’abord, je fais des croquis pour camper l’idée et la composition, puis je plonge dans mes livres, catalogues et revues, je les scanne et les assembles à l’ordi, un peu à la manière des décalcomanies de ma jeunesse. Disons que le collage numérique offre beaucoup de souplesse et des possibilités infinies. Il a également le mérite de ne pas endommager mes documents.
Cependant je garde le plaisir de la colle et des ciseaux pour des travaux personnels.
Qu’aimes tu dans Red Edition ?
On n’est pas dans la pâle copie de meubles 50’s, mais dans l’hommage aux lignes et au design de l’époque revus par des designers d’aujourd’hui. Et cela se ressent dans toute la collection.
Je suis également sensible aux matières de qualité, aux associations de bois, laine, laque, bambou qui font qu’on est dans du design haut de gamme, à des prix qui ne le sont pas. Moi je dis : CHAPEAU !